Vieillissement et facultés mentales

Publié le par nouvellesdumed

Altération des facultés cognitives avant 50 ans

Une étude prospective récemment publiée dans le BJM indique que l’altération des facultés mentales peut débuter avant la cinquantaine. Or si jusqu’à présent on estimait que les capacités intellectuelles se modifiaient relativement peu avant 60 ans. Les travaux menées par l’équipe d’Archana Singh-Manoux, PhD, du University College de Londres ont porté sur les facultés de raisonnement chez des hommes et des femmes, âgés de 45 à 49 ans âge de référence.

 

 

Les chercheurs ont analysé les résultats de l’étude de cohorte Whitehall II, initiée en 1985 et qui avait inclus 10 000 fonctionnaires britanniques (5 198 hommes et 2 192 femmes, en majorité de race blanche et mariés). Dès 1997 les sujets étaient soumis à des tests pour évaluer leur mémoire, leurs capacités de raisonnement, les fluidités verbale et sémantique, ainsi que leur maîtrise du vocabulaire. Les résultats obtenus par l’équipe londonienne montrent que les facultés mentales déclinent significativement avec l'âge. En outre, l’étude a mis en évidence que adultes plus jeunes, entre 45 et 49 ans, peuvent être touchés par ces altérations mentales. Bien entendu la baisse des capacités mentales est plus importante chez les sujets âgés, sauf pour le vocabulaire dont la maîtrise ne varie pas avec l’âge.

Les facultés de raisonnement chez les hommes âgés de 45 à 49 ans ont diminué de 3,6 % (intervalle de confiance 95 % entre −4.1 et −3) et de 9,6 % chez les sujets de 65 à 70 ans (intervalle de confiance 95 % entre – 10,6 et -8,6). Chez les femmes âgées entre 65 et 70 ans, la baisse est de −7,4 % (intervalle de confiance 95 % entre −9,1 et −5.7), peut-on lire dans leur rapport en ligne sur le site du BMJ.


Le critère du niveau de formation joue également un rôle non négligeable pour la population des femmes, comme l’indiquent les résultats. Chez les femmes de 45 à 49 ans, 34 % avaient arrêté leur scolarité an niveau de la 3ème (équivalant au système éducatif anglais), 28 % avaient un niveau baccalauréat et 40 % détenaient un diplôme de l’enseignement supérieur. Dans le groupe des femmes de 55 à 59 ans, on trouve les chiffres suivants : 58 %, 25 % et 17 %, respectivement.

 

L’équipe du professeur Archana Singh-Manoux a voulu comparé les données longitudinales avec des données transversales, que d'autres auteurs avaient préféré parce que permettant de cibler plus facilement les conséquences du vieillissement. Les chercheurs de l’University College ont découvert que les analyses croisées avaient surestimé les effets du vieillissement, en particulier chez les femmes.

 

http://www.senat.fr/rap/l03-059-3/l03-059-32.gifLes conclusions d’une telle étude sont inestimables dans la mesure où la population vieillit considérablement. Il importe de pouvoir déterminer la période à laquelle il conviendra de mettre en place des mesures pour aider les patients, et ce bien que les signes de dégénérescence ne soient visibles. D’ailleurs Francine Grodstein de la Harvard Medical School de Boston, souligne que la recherche sur les effets du vieillissement sur les facultés mentales devra inclure de larges pans de la population et que la collecte des données devra être adaptée en conséquence, comme par exemple en recourant aux études et évaluations téléphonique ou informatique.


 source pyramide des âges: INED - revue population et sociétés (n° 383 d'octobre 2002)


Source d'information primaire : BMJ Singh-Manoux A, et al "Timing of onset of cognitive decline: results from Whitehall II prospective cohort study" BMJ 2011 ; DOI : 10.1136/bmj.d7622.
Autre source 

  BMJ Grodstein F "How early can cognitive decline be detected?" BMJ2011 ; DOI : 10.1136/bmj.d7652.

Pyramide des âges  Source : rapport du Sénat français sur l'assurance viellesse

Publié dans santé - actualités

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